La Vicomté de Motte au Bois.
Pour son voyage Alfhild avait pris le strict nécessaire. De quoi grignoter, une cape bien chaude et une robe, sa robe du dimanche qui ressemblait atrocement à la robe des autres jours de la semaine mais sans rapiéçage ni couture qui lâche. Robe qu'elle s'efforçait de garder intacte, levant par moments les pans de sa robe jusqu'au genou pour éviter de les faire entrer en contacte avec la neige. C'était important d'arriver clean pour son entretien. C'est important de bien présenter. Ajoutez à cela des tonnes d'excuses qu'elle adressait au ciel et la rouquine ne vit pas le temps passer.
Lorsqu'elle redressa la tête pour chasser une vilaine crampe lui pinçant la nuque, elle remarqua le château de la motte au bois n'était plus très loin. Il se dessinait avec harmonie dans le décor recouvert de neige. Qu'est-ce que c'était beau! Voyant son voyage arriver à son terme elle pressa le pas et se rendit au corps de garde rapidement.
Bien le bonjour.
Suivit d'une petite courbette maladroite qui se voulait polie.
Je suis Alfhild Bailey et je suis attendu pour un entretien avec Dame Rosa.
Des mots sortis avec beaucoup de difficulté de la bouche d'Alf. Les accords au pluriel de sa personne avaient été abandonnés au profit d'un "je" classique. Récemment, on lui avait démontré que le "nous" était une mauvaise chose en employant tout un tas de mots fort comme usurpations, mensonges, rester à sa place et surtout Aristote. Des mots qui l'avaient traumatisé presque. Mais si elle voulait rester sur la voie de la vertu, il fallait qu'elle cesse immédiatement et qu'elle aille se confesser.